De l’Abandon à l’Amour : adopter en conscience
55% des Français possèdent un animal en 2024. Si les chiens et les chats sont les chouchous incontestés, il n’en reste pas moins que le nombre d’abandons en France est le plus élevé parmi les autres pays d’Europe. Face à ce triste constat, nous pensons qu’il est important de rappeler que l’adoption responsable est le premier pas vers l’épanouissement de nos animaux de compagnie.
L’abandon en France : zoom sur des statistiques malheureuses
Répartition des abandons par espèce en France
Il est difficile de chiffrer avec précision l’abandon en France, car l’abandon peut avoir lieu de différentes manières.
On estime à 206 907, les animaux abandonnés en France en 2021, mais dans ce chiffre, l’errance féline est également prise en compte.
Les abandons et les récupérations des animaux par la SPA permettent d’en chiffrer une partie de manière plus précise.
Les catégories d’abandon des animaux en France
- Les animaux non identifiés récupérés (soit dans la rue, soit auprès d’un particulier) par une fourrière ou un refuge et identifiés ensuite par leurs soins (plus de 80% des abandons enregistrés entre 2016 et 2021)
- Les animaux identifiés : cédés à un refuge directement par un particulier, abandons dits « propres » (8%), arrivés en fourrière et non récupérés par leur propriétaire (6%), entrés en fourrière et décédés en fourrière (0,5%), entrés décédés en fourrière (1%)
Les différentes raisons des abandons en France
- les abandons liés à la situation personnelle du propriétaire (décès, déménagement/mutation, départ en vacances, divorce, manque de moyens financiers, naissance d’un enfant, etc.)
- ceux liés directement à l’animal (comportement, vieillesse, maladies, coûts)
- ceux liés à des motifs autres comme le mode d’acquisition (en animalerie, via un particulier, en ligne, etc.), les portées non désirées, la mauvaise information concernant la race, les contraintes, etc.
Pour en savoir plus sur les abandons des animaux de compagnie en France, c’est par ici :
Les initiatives de l’état pour améliorer les choses
D'après l'article L214-1 du code rural et de la pêche maritime « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». L'article L214-3 du code rural et de la pêche maritime stipule quant à lui que : « Il est interdit d'exercer des mauvais traitements envers les animaux domestiques ainsi qu'envers les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité ». Toute maltraitance animale est donc interdite et sanctionnée.
Pour aller plus loin, le ministre chargé de l’agriculture a présenté le 22 mai 2024 un plan national pour améliorer le bien-être des animaux de compagnie. L’un des enjeux de ce plan est la prévention et la lutte contre les abandons d’animaux de compagnie.
Voici les 5 grands axes du plan :
1. Comprendre la situation et identifier les leviers d’action.
2. Informer, interroger et former.
3. Faciliter les synergies entre les acteurs impliqués dans la protection animale.
4. Rendre la réglementation plus protectrice.
5. Renouveler les mécanismes de financement.
Pour en savoir plus sur le plan national pour améliorer le bien-être des animaux de compagnie, c’est par ici :
https://agriculture.gouv.fr/plan-national-pour-ameliorer-le-bien-etre-des-animaux-de-compagnie
Adopter en conscience : les questions à se poser
Le budget
Un animal de compagnie, c’est beaucoup d’amour, mais c’est aussi un coût financier important. Avez-vous bien anticipé l’ensemble des coûts auquel vous devrez faire face ?
- le coût de l’adoption
- le coût de l’éducation
- le coût du matériel
- le coût de l’alimentation
- les soins vétérinaires préventifs
- les accidents et maladies
Pour en savoir plus sur les frais vétérinaires auquel vous serez confronté, lisez notre article de blog dédié : Comment anticiper les frais vétérinaires ?
Le mode de vie
Après la question financière, l’adoption d’un animal nécessite de se poser des questions concernant votre mode de vie :
« Est-ce le bon moment ? ». Un animal de compagnie, chamboule l’organisation et nécessite des ajustements dans notre vie, alors si notre vie n’est pas stable, si vous faites face à une situation personnelle compliquée, ce n’est peut-être pas le bon moment pour adopter.
Après cette première question, il s’agira d’analyser votre mode de vie afin de s’assurer qu’il est en accord avec l’adoption d’un chat ou d’un chien. Voici quelques pistes de réflexion :
- quel temps pourrez-vous accorder à l’animal (par jour, par semaine, par mois…)
- êtes-vous régulièrement présent chez vous ?
- avez-vous déjà d’autres animaux et pourront-ils vivre heureux ensemble ?
- vivez-vous en maison ou en appartement ?
- avez-vous un jardin ?
- l’animal pourra-t-il bénéficier d’un lieu rien que pour lui (chambre, abri…) ?
- avez-vous des enfants en bas âge ?
- êtes-vous sportif, faites-vous régulièrement des balades ou êtes-vous plutôt casanier ?
Les réponses à ces questions pourront par la suite vous aider à déterminer quel animal serait le plus adapté pour vous et votre famille.
Le choix de l’animal
Pour adopter responsable, il faut adopter l’animal qui convient le mieux en fonction du mode de vie que vous avez (voir plus haut) et de différents critères :
- quelle espèce souhaitez-vous adopter ? (Chat, chien lapin… leurs besoins diffèrent)
- quelle race serait la plus adaptée ? Un husky n’aura pas les mêmes caractéristiques qu’un Shi Tzu par exemple.
- souhaitez-vous adopter un animal junior ou un animal adulte ?
Avant toute adoption, il convient de se renseigner sérieusement sur la race et sur l’animal que vous souhaitez accueillir à la maison.
À noter, que certaines races sont interdites à la reproduction dans certains pays. Ainsi, en Norvège, l’élevage des chiens Cavaliers King Charles est illégal au motif qu’il perpétue la reproduction de caractéristiques physiques source de souffrance pour les animaux. Les traits anatomiques de ces chiens - petite tête aplatie et yeux globuleux - leur donnent un air attachant mais sont aussi à l'origine de problèmes de santé, accentués par la consanguinité comme des maux de tête et des problèmes cardiaques importants.
Les modes de garde
Avez-vous pensé aux vacances ? Le mode de garde doit être réfléchi, voire programmé, avant l’adoption.
Combien de temps partez-vous en vacances ? Pouvez-vous partir avec votre animal ? Sinon, quelqu’un pourra-t-il le garder à chaque fois ? Famille, amis ? Si non, avez-vous trouvé une pension, ou un particulier ?
Votre vétérinaire peut vous conseiller sur des modes de garde et pourra vous faire bénéficier de son carnet d’adresse. Il pourra vous aider à trouver la meilleure solution pour vous et votre boule de poils.
Le lieu d’adoption
Dernière ligne droite, dans quel établissement allez-vous adopter votre animal ?
Les chats et les chiens ne peuvent plus être vendus en jardinerie et animalerie, afin que l’achat ne soit pas précipité.
Notre conseil est de se rapprocher des refuges animaliers qui sont souvent surchargés et ne peuvent plus accueillir de nouveaux animaux par manque de place, ainsi, vous donnez une deuxième chance à un animal, et vous permettez de libérer de la place dans les refuges. Contrairement aux idées reçues, vous pouvez également y trouver des chiots et des chatons. L’avantage de l’adoption en refuge, est que l’animal adopté sera identifié, vacciné et stérilisé (ou le sera très prochainement). Le prix demandé par les refuges est souvent bien inférieur à ce que vous auraient coûtés tous ces soins.
Si vous recherchez une race particulière, nous vous conseillons de vous rapprocher d’élevages professionnels spécialisés dans la race. Renseignez-vous avant sur le sérieux de l’élevage afin de ne pas avoir de mauvaises surprises. Vous pouvez visiter l’élevage et demander à voir les parents des petits. Si l’élevage refuse, c’est souvent mauvais signe.
Votre vétérinaire peut vous conseiller des élevages dans la région avec lesquels il travaille, ou vous pouvez le questionner sur l’élevage que vous avez visité.
Enfin, vous pouvez adopter des chats et des chiens directement chez les particuliers, cependant nous vous conseillons de poser un certain nombre de questions sur les antécédents de l’animal et les soins qu’il a reçu.
À noter, que l’adoption chez les particuliers est également régie par la loi afin de protéger l’animal et de vous protéger. Ainsi, le particulier doit vous remettre un certificat de bonne santé signé par un vétérinaire, que ce soit pour une vente ou pour un don.
L’animal doit également être identifié par le propriétaire avant le don ou la vente.
Et une fois l'animal adopté ?
Ça y est, vous avez répondu à l'ensemble des questions précédentes, et vous avez sélectionné l'animal qui conviendrait le mieux à votre famille ? Félicitations, une nouvelle aventure commence pour vous !
Désormais, il convient d'accueillir votre petit protégé dans de bonnes conditions. Pour cela, nous vous proposons de lire deux articles de blog dédiés à ce sujet :
Et afin de lui proposer une arrivée sereine dans son nouveau foyer, des solutions existent pour calmer l'anxiété dont il pourrait souffrir.
Demandez conseil à votre vétérinaire !
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