Publié le : 06/02/2025

L'épilepsie chez le chien

- Catégories : Actualité , Conseils

Vous connaissez l'épilepsie chez l'homme, mais savez-vous que cette maladie existe également chez les chiens ? Cette maladie rare, toucherait environ 1% des chiens en France. C'est une affection cérébrale qui provoque des crises convulsives chez nos amis à quatre pattes. Dans cet article, nous vous expliquerons ce qu'est la maladie et comment y faire face.

L'épilepsie chez le chien : explications, causes et symptômes

Qu'est-ce que c'est ?

L'épilepsie canine est un groupe de pathologies hétérogènes ayant une caractéristique commune : la présence de crises convulsives chroniques récidivantes. L'épilepsie est le trouble neurologique le plus fréquent chez le chien. Elle affecte 1 % de la population canine et son incidence, légèrement plus élevée chez les mâles que chez les femelles, peut atteindre 18 % dans certaines races. L’épilepsie canine n’est pas un syndrome difficile à diagnostiquer, bien que la cause exacte des crises convulsives reste souvent indéterminée. Les crises sont généralement très impressionnantes et facilement reconnaissables par le propriétaire.

Reconnaître une crise

Nous pouvons découper une crise d'épilepsie en trois phases :

Avant la crise : On parle de Prodrome et d'Aura. Ce sont les deux phases précédent la crise à proprement parler. Si la prodrome peut passer inaperçue aux yeux des propriétaires, l'Aura permet de détecter quelques minutes avant, la survenue d'une crise. Elle se caractérise généralement par des changements de comportement chez le chien : Anxiété, activité motrice asymétrique...

Pendant la crise : L'Ictus est la période critique de la crise. La plupart des crises entraînent une période d'extrême tonicité des muscles extenseurs. L'animal tombe généralement sur le côté et alterne des périodes de rigidité et de relaxation. On peut observer des signes tels que le pédalage, des soubresauts et des mouvements de mastication. Le chien est la plupart du temps inconscient, mais garde les yeux ouverts. Les derniers signes sont généralement le dysfonctionnement du système autonome (miction, défécation ou salivation).

Après la crise : C'est le post Ictus. Elle n'est pas automatique et sa durée varie de quelques minutes à quelques heures. Vous pourrez observer une confusion chez votre chien, une agressivité ou une fatigue intense. Enfin, il peut survenir une surdité, une cécité (perte de la vue) ou une ataxie (manque de coordination) temporaires.

Que faire en cas de crise ?

En premier lieu, et même si les crises d'épilepsie sont impressionnantes, ne paniquez pas !

Durant la crise, votre compagnon est certainement inconscient et ne souffre pas. Le plus important est donc de garder son calme.

La deuxième chose à faire est de sécuriser votre animal : assurez-vous que l'endroit dans lequel il se trouve ne représente aucun danger pour lui en écartant tout objet sur lequel il pourrait se cogner par exemple. Une fois que c'est fait, ne faites plus rien. Il vaut mieux laisser passer tranquillement la crise et il n'est pas nécessaire d'appeler votre compagnon.

Contrairement aux idées reçues, il est primordial de ne jamais insérer d'objet (ou vos doigts) dans la gueule de votre animal, sous peine de morsure très forte. Il n'y a presque pas de risques qu'il avale sa langue, en revanche, il peut la mordre et entraîner quelques blessures légères.

Dès le début de la crise, notez l'heure de sa survenue. Si la crise dure plus de 5 minutes, contactez votre vétérinaire par téléphone qui pourra vous donner d'autres conseils.

Enfin, notez tous les éléments ayant pu déclencher la crise (lumière vive, bruit intense), et le déroulé de la crise : pédalage, mâchonnement, les deux côtés étaient-ils touchés ? Ce journal des crises permettra à votre vétérinaire d'établir un programme thérapeutique adapté à votre chien.

Les causes et types d'épilepsie chez le chien

Il existe deux types d'épilepsie chez le chien : L'épilepsie idiopathique et l'épilepsie secondaire.

l'épilepsie idiopathique : elle est caractérisée par des crises convulsives récidivantes sur des chiens sans lésion décelable du cerveau, sans désordre métabolique, et par ailleurs sans trouble clinique entre les crises d’épilepsie. Certaines races de chiens semblent prédisposées génétiquement à déclencher des crises d’épilepsie. Elle est donc généralement d'origine inconnue, et souvent génétique.
l'épilepsie secondaire : elle est liée à une lésion dans le cerveau. Il peut s’agir d'anomalies très différentes, par exemple une malformation du cerveau, une inflammation (méningite/méningo-encéphalite), d’une masse (abcès, tumeur cérébrale), etc… Selon la sévérité et l’endroit où se situe la lésion cérébrale, il y a aura parfois d’autres signes, en plus des crises d’épilepsie : par exemple un chien qui tourne en rond d’un côté, qui ne voit pas d’un côté, qui semble désorienté...

En ce qui concerne les facteurs déclencheurs des crises, ils seraient proches de ceux des humains : le stress, la fatigue ou les lumières vives par exemple.

Les races de chiens souffrant le plus souvent d'épilepsie

L’épilepsie chez le chien est plutôt rare. On estime entre 0,5 et 5,7% la prévalence, c’est-à-dire qu’elle touche globalement maximum 1 chien sur 17 toutes races confondues.

Cependant, dans certaines races, la prévalence est beaucoup plus élevée : jusqu’à 20%, c’est-à-dire jusqu’à 1 chien sur 5. C’est ce pourcentage qui laisse à penser que l'origine de l'épilepsie pourrait être génétique chez certaines races de chien.

Les races concernées sont nombreuses, on peut citer : Beagle, Berger Allemand, Berger Australie, Berger Belge, Berger des Shetlands, Border Collie, Bouvier Bernois, Boxer, Caniche, Cocker, Dalmatien, English Springer Spaniel, Fox Terrier, Golden Retriever, Grand Bouvier Suisse, Husky Sibérien, Irish Wolfhound, Labrador, Lagotto Romagnolo, Malamute, Saint Bernard, Schnauzer Miniature, Setter Irlandais, Spitz loup, Teckel, Vizsla…

Diagnostic de l'épilepsie

Il est important de consulter votre vétérinaire dès la première crise d'épilepsie de votre chien.

Votre vétérinaire réalisera différents examens afin de diagnostiquer l'épilepsie et son type :

Une analyse sanguine pour vérifier la présence d'une infection, d'une hypoglycémie ou d'un dysfonctionnement des reins ou du foie ;
Une IRM, un scanner ou un électro-encéphalogramme pour vérifier l'état et l'activité du cerveau ;

Si aucune anomalie n'est détectée après ces examens, l'épilepsie idiopathique sera certainement diagnostiquée pour votre boule de poils.

Traitement de l'épilepsie

Le traitement variera en fonction du type d'épilepsie.

Si votre animal souffre d'épilepsie secondaire, le vétérinaire traitera la cause de l'épilepsie (infection, dysfonctionnement des reins ou du foie...).
Si votre animal souffre d'épilepsie idiopathique, malheureusement la maladie ne peut pas être totalement soignée. En revanche, un traitement adapté permettra de réduire la fréquence et l'intensité des crises : des médicaments tels que le phénobarbital, le bromure de potassium, l'imépitoïne et le diazépam. Le vétérinaire ajustera la posologie en fonction de la réponse du chien au traitement. Il doit être donné à heures fixes.

Vivre avec un chien épileptique : conseils pratiques

Le plus important avec un chien épileptique, c'est de respecter son rythme de vie en s'adaptant à lui. Il faut s'assurer qu'il bénéficie d'un rythme régulier, et lui éviter le plus possible les situations stressantes.

Bien entendu, il faut que le traitement soit bien suivi et que les visites chez le vétérinaire soient régulières.

L'alimentation équilibrée a un rôle clé dans la prévention des crises épileptiques, votre vétérinaire pourra vous prescrire l'alimentation la plus adaptée à votre chien et dans la bonne quantité.

Enfin, comme pour les humains, évitez les stimuli trop forts, tels que la lumière vive.

Pour aller plus loin

Retrouvez le guide complet proposé par notre partenaire Dômes Pharma (vous trouverez la version imprimable en suivant le bouton à droite =>).

Retrouvez également un site internet dédié à ce sujet : www.mon-animal-epileptique.fr

Le témoignage de Marie, chargée de marketing chez VetoAvenue

Quand j'étais adolescente, nous avons vécu avec deux chiens épileptiques. Sur la photo, il s'agit de Tibou, un petit Yorkshire. Les crises étaient souvent imprévisibles et impressionnantes, mais elles restaient gérables notamment grâce à l'administration de Diazépam en intra rectal. L'une des particularités de Tibou après ces crises convulsives, est qu'il était totalement désorienté, et marchait droit devant lui sans se préoccuper de sa destination. Ainsi, il nous est arrivé de le retrouver à quelques kilomètres de la maison, lorsque nous n'étions pas près de lui pendant la crise. Mon conseil serait donc de garder votre animal en sécurité, pendant et après ses crises. Tibou a vécu une très belle et longue vie malgré cette maladie et nous a apporté beaucoup de joie. L'épilepsie n'est pas une fatalité !